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21.01.2018

Interview d'un arbitre de Unihockey

Depuis lundi dernier se tient la semaine dédiée aux arbitres chez Swissunihockey. Cette fois-ci, à nous de vous proposer un interview concernant l’arbitrage avec Thierry Félix, arbitre grand terrain.

Ge-unihockey : Bonjour Thierry, merci de nous accorder un peu de ton temps pour que tu nous apprennes ton rôle d’arbitre. D’ailleurs quel est ce rôle ?

TF : Le rôle d’arbitre, c’est de faire en sorte que le match qu’il dirige puisse se dérouler dans de bonnes conditions, dans le respect des règles et dans le respect mutuel autant des équipes que de l’arbitre.

Ge-unihockey : En Suisse, il y a la particularité d’avoir deux types de surface de jeu soit le grand et le petit terrain. Peux-tu nous dire quelles sont les différences ?

TF : Le jeu sur petit terrain se déroule dans une salle de gym de taille classique avec trois joueurs et un gardien dans chaque équipe et le match est dirigé par un seul arbitre. Sur grand terrain le match se fait sur un terrain dans une salle Omnisport à cinq joueurs plus un gardien dans chaque équipe et c’est une paire d’arbitre qui dirige le match.

Ge-unihockey : Quel est le niveau où tu arbitres ?

TF : Actuellement, j’ai la qualification pour siffler la 3ème ligue sur grand terrain et la 4ème sur petit terrain. Le match le plus haut que j’ai dirigé était les M21C et de la 2ème ligue petit terrain. Il m’est arrivé de siffler la Coupe de Suisse aussi bien sur grand que sur petit terrain pour des niveaux assez similaires.

Ge-unihockey : Depuis quand arbitres-tu ?

TF : J’effectue ma treizième saison (!).

Ge-unihockey : Nous savons que tu arbitres sur grand terrain alors avec qui arbitres-tu ?

TF : J’ai commencé la saison avec un nouveau partenaire qui s’appelle Bastien Gallay. J’ai eu auparavant deux autres partenaires et j’ai sifflé quelques saisons sur petit terrain. Parfois, je m’inscris pour diriger des matches petit terrain si Swiss Unihockey manque d’arbitres sur certains weekends.

Ge-unihockey : Combien de journées arbitres-tu par années ?

TF: La ligue nous convoque pour cinq à six journées de championnat par saison. On peut aussi être de piquet pour une journée, c’est-à-dire qu’on n’est pas convoqué, mais la ligue peut nous contacter la veille pour venir remplacer des arbitres absents en dernière minute. Après cela dépend de ta qualification. Plus ta qualification est haute, plus tu es convoqué.

Ge-unihockey : Qu’aimes-tu dans l’arbitrage ?

TF: Il y a deux aspects que j’aime bien. La première c’est l’interaction entre joueurs, le fait de participer au jeu même sans prendre part avec une canne. La seconde est que si on arbitre des juniors, j’aime bien le côté formateur, éducateur aussi par rapport au règlement.

Ge-unihockey : Il y a t’il des problèmes de langue ?

TF: Il peut arriver de temps à autres qu’on arbitre des équipes qui ne parlent pas français. Pour la distinction et la direction cela ne pose pas problème parce qu’on utilise des gestes qui expriment les fautes ainsi que les situations de jeu. Par contre, dès que tu dois discuter avec le capitaine, cela devient un peu plus compliqué. Personnellement, j’ai une ou deux notions d’allemand que je peux utiliser et la ligue a mis aussi un petit glossaire à disposition. J’ai la chance aussi de travailler avec un partenaire qui parle un petit peu allemand mais la différence entre Hochdeutsch et le dialecte est parfois un peu compliqué. Généralement, on s’en sort assez bien.

Ge-unihockey : Où arbitres-tu ?

TF: Généralement en Romandie mais il peut arriver d’aller au-delà de la frontière linguistique. Il m’est arrivé d’aller siffler jusqu’à Spiez, dans l’Emmenthal, à Moutier ou Viège, ce qui est assez éloigné pour ma qualification. C’est pénible si je suis convoqué pour siffler tôt le matin car il faut parfois se lever avant 6h. C’est le côté un peu moins sexy de la fonction.

Ge-unihockey : Quel a été ton meilleur moment d’arbitrage ?

TF: Il y en a plusieurs mais récemment, j’ai dirigé sur petit terrain un match contre deux équipes de la région lausannoises qui étaient réputées pour ne pas trop s’apprécier. Le match a été tendu au niveau du score et le vainqueur a gagné avec un but d’écart. J’ai sifflé un peu dur dès le début pour montrer que j’étais à même de tenir le match, puis le jeu a repris ses droits au fur et à mesure et je me suis effacé. Malgré la tension, le match s’est déroulé dans un climat de respect de part et d’autres. A la fin du match, les deux équipes sont venues me serrer la main pour me remercier. J’étais content et fier d’avoir répondu à leurs attentes.

Ge-unihockey : Et ton pire moment ?

TF: Les premières années n’étaient pas faciles. L’assimilation des finesses du règlement s’est faite sur le tas, ce qui est moins le cas maintenant. Quand les arbitres débutent leur carrière actuellement, ils vont se faire la main sur les matches juniors et ils sont souvent coaché par un observateur. Pour moi, ce fut directement la 4e ligue adulte. Il est aussi arrivé de temps à autres que je doive prononcer une pénalité de match. Quand tu sors le carton rouge, sur le moment tu peux se sentir très puissant car le renvoi au vestiaire constitue la sanction ultime pour une personne qui a outrageusement dépassé les limites, mais c’est aussi selon les cas un constat d’échec car que tu n’as pas été capable de tenir ton match. Généralement, il y a une assez grosse remise en question à faire après un tel événement, en plus du rapport à rédiger pour la ligue, bien entendu…

Ge-unihockey : Comment as-tu commencé à devenir arbitre ?

TF: Le premier cours d’arbitre que j’ai fait s’est déroulé sur deux jours. C’était au Musée Olympique à Lausanne et donné à l’époque par le seul romand qui arbitrait en ligue nationale et qui est devenu par la suite un arbitre international de renom : Philippe Renz. Probablement le meilleur cours d’arbitre que j’ai suivi à ce jour. Il y avait des gars d’Yverdon qui mettaient de l'ambiance mais ce n'était pas forcément très facile pour le chef de cours mais il enseignait super bien. Il décrivait avec précision comment ça se passait, comment se comporter etc et pour un cours de base c'est ce qu'il faut. Un cours d’approfondissement a lieu l’année suivante qui se déroule sur une journée. Ensuite il y a un cours de perfectionnement tous les deux ans, et dans l’intervalle un cours d’observation de match. Ces derniers ont été mis en place récemment par la fédération et sont intéressants car il s’agit de mise en situation directe. La dernière fois, on a même pu échanger avec les arbitres du match. C’était top !

Ge-unihockey : Y a-t-il des tests pour devenir arbitre ?

TF: Bien sûr ! On teste vos connaissances. La première année, le test est un peu basique. C’est juste pour vérifier que vous connaissez quand même les règles de base. A partir de l’année suivante, le test est beaucoup plus compliqué. On a le droit de faire 10 fautes sur 30 questions. Mais si on veut arbitrer plus haut le nombre de fautes accordées diminue.

Ge-unihockey : Si un nouvel arbitre vient vers toi et te demande comment il doit arbitrer son premier match, quel conseil lui donnerais-tu ?

TF: Tout d'abord, je lui dirais qu’il doit avoir confiance en ses moyens. L’objectif est d’appliquer au maximum le règlement. Il ne faut pas non plus rester statique au milieu du terrain. Le placement de l’arbitre est primordial. On ne peut pas se permettre de rester posé au bord du terrain et de regarder ce qu’il se passe. Si les joueurs s’en rendent compte, ils vont faire des fautes dans ton dos. Mais si tu te déplaces souvent, que tu te places bien, que tu te trouves près de l’action, tu vois bien le jeu, tu es crédible et de ce fait, tes décisions seront difficilement contestables.


En rajoutant sur la fin que Swissunihockey dédommage les entraineurs en payant le voyage entre le domicile et la salle de sport en 2ème classe aller-retour ainsi que d’une certaine somme selon le niveau de jeu par match.


Nous tenons à remercier Thierry Félix pour sa disponibilité et lui souhaitons une bonne suite de saison.


RH

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